Entretien avec Joseph Baillie, 
président de l’association Flandre–Ukraine

 

Vous avez créé en avril l’association Flandre–Ukraine, mais votre lien avec l’Ukraine est bien plus ancien.

Voilà 22 ans que j’ai commencé à faire de l’humanitaire en Ukraine. J’ai débuté avec le Frère Michel et l’ADAJ de BEAUCAMPS LIGNY. J’ai fait une quarantaine de voyages avec leur camion. Et après la fin de l’ADAJ, nous avons continué à aller tous les ans en Ukraine. J’étais donc sensibilisé quand la guerre a commencé et j’avais des connaissances en Ukraine.

Cela vous a permis d’agir très vite

Oui. Le premier mars, nous avons accueilli une famille : Olga, sa sœur Ira, leurs trois enfants et ses parents. Olga est cardiologue en néonatologie. Ira est pharmacienne. Nous les connaissions : Olga est de Lviv. Elle avait été notre interprète et était venue plusieurs fois avant la guerre.

Et puis des dons sont très vite arrivés. Ils ont été entreposés chez nous, sous une bâche, sur notre terrasse … Et le 10 mars nous sommes partis dans deux camionnettes avec 4 tonnes de couches, d’alimentation pour bébé et de lait en poudre. Nous avons roulé sans arrêt : nous étions 3 chauffeurs par camionnette. 2000 km et 24 heures plus tard, ce chargement était dans les hôpitaux de Lviv.

Pensez-vous que vos dons répondent aux besoins de la population ?

Nous sommes en lien constant (au moins deux fois par semaine) avec Olga qui est retournée en Ukraine. Elle nous indique ce qu’il est urgent d’expédier. Sa demande en janvier, c’était du fil de suture. Nous en avons obtenu un carton parmi nombreux hôpitaux. Nous avons beaucoup de vêtements actuellement. La priorité c’est l’alimentation (conserves) et le médical (pansements pour les blessés de guerre, couches enfants mais aussi adultes pour les hommes amputés, lits de camp, …) ainsi que des groupes électrogènes.

Etes-vous surs que ces dons arrivent bien à leurs destinataires ?

Les derniers transports, en janvier, ont été faits par des Ukrainiens qui ont obtenu une dérogation pour venir chercher du matériel et le conduire jusqu’à Karkhiv. De notre côté, nos camions ne traversent plus la frontière polono-ukrainienne. Il est d’ailleurs interdit aux particuliers de passer la frontière avec des médicaments. C’est pourquoi nous déposons tout en Pologne, dans un grand centre proche de la frontière et tenu par des ukrainiennes :Help Ukraine Center. Nous sommes surs que ce matériel arrive à destination. J’ai fait le test avec des colis personnels envoyés sur le front. Ils sont tous arrivés.

Est-ce que vous sentez une démobilisation vis-à-vis de l’Ukraine ?

Nous ne le sentons pas. Nous continuons à recevoir des dons et à envoyer des convois en Ukraine. L’association essaime : nous avons des liens avec plusieurs établissements scolaires et des mairies des communes de Flandres sans oublier les particuliers qui nous aident.

Un grand merci à eux, ainsi qu’à la famille Decock qui met une maison à notre disposition (dans laquelle loge une famille), à la vingtaine de bénévoles qui viennent trier les dons et les mettre dans les cartons, et aux paroissiens de Bergues qui donnent beaucoup.

 

Retrouvez-nous sur Facebook : association Flandre Ukraine

Vous pouvez déposer vos dons dans la caisse mise à votre disposition dans l'église de Bergues.  Association « Flandre Ukraine » : 
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